PATHOLOGIES

appendicite.png

Qu’est-ce que l’appendicite aiguë ?

L’appendicite correspond à une infection de l’appendice cuasées par des bactéries présentes dans l’intestin et qui peut être favorisée par des selles qui se bloquent dans l’appendice. Il s’agit de la principale cause de chirurgie en urgence chez les enfants.

Qu’est-ce que l’appendice ?

L’appendice iléo-caecal est une structure tubulaire, borgne de 5 à 10 cm de long et d’1/2 cm de large, reliée au colon (caecum) dans la partie inférieure droite de l’abdomen. Il n’a pas de rôle dans la digestion et son résection n’a pas de conséquence sur le fonctionnement de l’intestin.

Comment peut-on faire le diagnostic d’une appendicite ?

Au début, le volume de l’appendice est augmenté et devient sensible (c’est l’inflammation). L’enfant se présente avec des douleurs abdominales localisées dans la région inférieure droite de l’abdomen, accompagnées d’une légère fièvre, des vomissements.

Si l’appendicite évolue, un abcès peut se former autour avec du pus et/ou se perforer et se vider dans l’abdomen, entraînant une péritonite (inflammation du péritoine). L’abdomen est alors douloureux dans sa totalité et devient tendu, la fièvre élevée et l’enfant très fatigué et vomit beaucoup.

 Bilan biologique :

Dans certains cas l’appendicite n’est pas facile à diagnostiquer avec certitude car d’autres maladies peuvent donner les mêmes signes chez les enfants : infection urinaire, gastro-entérite, infection virale, infection pulmonaire…

On demande alors des examens complémentaires sont souvent utiles pour préciser le diagnostic : bilan sanguin infectieux et urinaire, radiographie, échographie.

Malgré tous les examens disponibles, le diagnostic peut rester incertain et le chirurgien peut choisir d’opérer sans avoir une confirmation absolue du diagnostic pour éviter les complications infectieuses.

Quels sont les risques d’une appendicite si on l’opère pas ?

A début, l’appendicite présente habituellement peu de risques. Toutefois, lorsque le délai de consultation a été tardif, lorsque le diagnostic a été difficile ou que l’évolution a été rapide, l’infection peut diffuser à tout l’abdomen et passer au sang (septicémie), mettant alors en danger la vie de l’enfant.

Enfin, plus la prise en charge est tardive, plus le risque d’abcès post-opératoire est important.

Que faut-il faire quand on suspecte une appendicite ?

Lorsque le diagnostic n’est pas encore certain, si l’état général de l’enfant est bon, il peut être gardé en observation pour surveiller l’évolution des symptômes. Lorsque le diagnostic est confirmé, le traitement de l’appendicite est dans la grande majorité des cas chirurgical. L’intervention chirurgicale permet de retirer l’appendice malade et de nettoyer la zone de l’infection pour éliminer le maximum de bactéries de l’abdomen.

Le traitement médical par antibiothérapie permet ensuite de s’assurer que la zone opératoire reste propre afin de limiter la survenue d’abcès. Parfois, le traitement chirurgical n’est réalisé que dans un deuxième temps pour éviter les complications liées à une intervention en période inflammatoire.

Comment se déroule l’intervention chirurgicale ?

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale souvent complétée par une anesthésie loco‐régionale permettant de diminuer la douleur post‐opératoire.

Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation avec le médecin anesthésiste est obligatoire et permet d’expliquer les modalités et les risques de l’anesthésie pratiquée lors du geste.

L’intervention peut être réalisée de deux façons qui laisseront des cicatrices différentes mais quelle que soit la voie d’abord utilisée, laparotomie ou laparoscopie, la prise en charge chirurgicale nécessite le retrait de l’appendice malade et le nettoyage de la zone de l’infection.

Le choix de la voie d’abord dépend des habitudes du chirurgien, de l’âge, du sexe et de la corpulence de votre enfant, de la position de l’appendice et du degré d’infection. Il arrive parfois que les deux méthodes soient utilisées simultanément.

Appendicectomie par laparotomie :

La voie « classique » est réalisée par une ouverture dans la partie inférieure droite de l’abdomen, sa taille de 3 à 6 cm dépendant essentiellement de la position de l’appendice et du degré d’infection.

Appendicectomie par cœlioscopie :

L’autre voie souvent utilisée est la cœlioscopie ou laparoscopie, qui est réalisée en introduisant dans l‘abdomen une caméra miniaturisée et plusieurs instruments à travers des petites incisions.

L’appendice est lié à sa base puis enlevé. En fonction du degré d’infection, la région est nettoyée avec du sérum physiologique, et un drain dont l’extrémité est posée sur le site opératoire peut être laissé en place pour quelques jours pour laisser s’écouler des sérosités.

L’appendice peut être détruit par l’infection ou inextirpable. Dans ce cas l’intervention consiste en l’évacuation de l’infection (pus) et au nettoyage de la région. Dans certaines situations une sonde urinaire est mise et laissée en place pour faciliter l’évacuation et mesurer la quantité d’urines.

En cas de vomissements, une sonde peut être laissée dans l’estomac quelques jours, jusqu’à une reprise de la motricité digestive, souvent objectivée par la présence de gaz ou de selles. Au cours de l’intervention le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption de l’acte opératoire.

Suites opératoires

Un traitement contre la douleur est systématiquement prescrit. Les antibiotiques sont prescrits à votre enfant systématiquement, il sera perfusé, et hospitalisé de 24h à 10 jours en fonction des constatations opératoires :

Si l’appendice était peu malade, les antibiotiques seront prescrits pour 24h à 48h, la perfusion pourra être enlevée moins de 24h après l’intervention dès que votre enfant pourra boire sans vomir. Il pourra alors quitter l’hôpital rapidement avec un traitement contre la douleur et des consignes de surveillance à domicile.

Si l’appendice était très infecté avec un abcès ou une péritonite, les antibiotiques seront prescrits pour 10 jours environ, la perfusion sera maintenue plusieurs jours pour les antibiotiques et pour apporter des calories (alimentation par voie veineuse) en attendant que le transit intestinal, interrompu à cause de l’infection, reprenne.

Quelques vomissements peuvent être observés les premiers jours. Le drain et la sonde urinaire seront enlevés en fonction de leur débit selon les recommandations des médecins.

Quels sont les risques et complications d’une appendicectomie

Il existe des risques liés à l’anesthésie et aux médicaments utilisés lors de l’intervention. Ce sont des risques allergiques et toxiques, souvent imprévisibles mais exceptionnels. L’anesthésiste vous informera de ces risques et vous pourrez lui poser les questions que vous souhaitez.

Il existe des risques liés au geste opératoire :

Pendant l’intervention :

  • Saignement excessif nécessitant une transfusion
  • Blessure d’un organe de voisinage (intestin, vaisseaux notamment) nécessitant une réparation

Après l’intervention :

  • Saignement nécessitant une réintervention en urgence pour être stoppé o Infection du site opératoire (abcès) ou de la cicatrice
  • Cicatrice disgracieuse
  • Occlusion intestinale due à des adhérences post-opératoires et post infectieuses parfois plusieurs années après l’intervention
  • Comme pour toutes les interventions, ces complications non exhaustives peuvent nécessiter une réintervention et très exceptionnellement dans le cas de cette maladie, engager le pronostic vital.

A la sortie de la clinique :

Un traitement antalgique est prescrit +/- associé à un traitement antibiotique selon les cas.

Un repos à domicile et un arrêt du sport sont recommandés dont la durée dépend de la gravité de l’appendicite et du type d’intervention réalisée. Les éléments suivants devront être surveillés à domicile : fièvre, douleurs, tolérance alimentaire, transit intestinal, état général. En cas d’anomalie vous devez contacter votre chirurgien dans les plus bref délais.

Une consultation post-opératoire avec le chirurgien est souvent organisée quelques semaines après la sortie.


ectopie.png

Je ne retrouve pas le testicule de mon enfant à sa place habituelle .

Votre enfant présent très probablement une cryptorchidie ou un testicule non descendu.

On parle de testicule non descendu lorsque le testicule ne se retrouve pas à sa place, c’est à dire dans sa bourse à l’âge de 6 mois. C’est une des malformations des organes génitaux la plus fréquente chez le garçon.

Rappels anatomiques

Pendant la grossesse, le testicule se développe dans l’abdomen du bébé et naturellement vers la bourse. Le testicule peut continuer de migrer vers la bourse jusqu’à l’âge de six mois sous l’effet du raccourcissement du gubernaculum testis. Cependant, chez les garçons atteints de cryptorchidie, un ou les deux testicules peuvent rester dans l’abdomen ou s’arrêter dans le canal inguinal. Chez certains nouveau-nés, le testicule est constamment situé en dehors de la bourse.

Causes Possibles de la Cryptorchidie

Les causes exactes de la cryptorchidie restent en grande partie inconnues, mais plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement de cette condition.

Facteurs Génétiques : Des antécédents familiaux de cryptorchidie peuvent augmenter le risque de développer cette condition. Des études suggèrent qu’il peut y avoir une prédisposition génétique à la cryptorchidie.

Prématurité : Les bébés prématurés ont un risque accru de cryptorchidie. La descente des testicules se produit généralement pendant les dernières semaines de la grossesse, et les bébés prématurés peuvent ne pas avoir eu suffisamment de temps pour que ce processus se termine.

Facteurs Hormonaux : Des déséquilibres hormonaux pendant la grossesse peuvent perturber la migration normale des testicules vers le scrotum.

Conséquences à Long Terme

Si la cryptorchidie n’est pas traitée, elle peut avoir des conséquences à long terme sur la santé reproductive et générale.

Infertilité : Les testicules doivent être dans le scrotum pour maintenir une température optimale pour la production de spermatozoïdes. Les testicules non descendus ont un risque accru de dysfonctionnement testiculaire, ce qui peut entraîner une altération de la fertilité à l’âge adulte. La notion de cryptorchidie est retrouvée dans 15% des bilans d’infertilité masculine. Ce risque est faible en cas de cryptorchidie unilatérale avec un taux de paternité identique à la population générale. En cas d’atteinte bilatérale, ce taux est diminué.

Cancer des Testicules : un enfant présentant une cryptorchidie a 4 fois plus de risque que la population générale de présenter une tumeur testiculaire au cours de sa vie.

Comment se fait le diagnostic de testicule non descendu ?

Le diagnostic de testicule non descendu est le plus souvent évoqué par votre pédiatre et confirmé par l’examen clinique de votre chirurgien pédiatre.

L’examen clinique se fait chez un enfant détendu en position debout si possible, puis allongée. Le chirurgien peut alors rencontrer plusieurs situations cliniques.

Lorsque le testicule n’est palpé ni au niveau de l’aine, ni dans le scrotum, on parle de testicule non palpable. Cette situation peut résulter d’un défaut de positionnement du testicule situé en position intra-abdominale, d’un défaut de développement ou d’une absence de testicule.

Chez d’autres enfants, le testicule spontanément absent dans la bourse à la naissance ou s’étant secondairement rétracté est palpé en région inguinale, on parle alors de cryptorchidie.

Parfois le testicule est situé hors de la bourse mais également en dehors de son trajet de migration habituel, on parle alors d’ectopie testiculaire.

Le testicule oscillant (ou « ascenseur ») qui ne sort de la bourse que de manière intermittente ne relève le plus souvent pas d’une correction chirurgicale et requiert une simple surveillance devant le risque d’authentique rétraction secondaire.

Aucun examen radiologique (y compris l’échographie) ne permet de visualiser correctement un testicule dans l’abdomen et ne saurait être plus sensible que l’examen clinique qu’aura réalisé votre chirurgien. Dans cette situation une exploration par laparoscopie s’avère nécessaire.

Le bilan hormonal n’est pas systématique mais peut être discuté lors de formes bilatérales ou associées à une anomalie de la verge.

Pourquoi faut-il opérer un testicule non descendu ?

Un testicule en position inguinale ou intra-abdominale à la température corporelle de 37,5°C ne se développe pas dans de bonnes conditions car cette température est très élevée. La chirurgie a pour but de replacer le testicule dans sa bourse où la température plus basse est plus favorable à son développement afin de limiter les risques suivants déjà mentionnés précédemment.

La chirurgie diminue ce risque mais ne l’élimine pas. L’intervention permet toutefois une surveillance clinique facilitée par la mise en place du testicule dans la bourse.

L’intervention chirurgicale permet également :

  • De restaurer un schéma corporel normal nécessaire au bon développement psychologique de l’enfant.
  • De traiter une anomalie de fermeture du canal pétionéo-vaginal associée dans le même temps opératoire.
  • De limiter le risque de complication mécanique lié à la malposition testiculaire. Le risque de torsion testiculaire est en effet majoré chez les enfants présentant une cryptorchidie.

Comment se déroule l’intervention ?

Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation avec l’anesthésiste est obligatoire et permet d’expliquer les modalités et les risques de l’anesthésie pratiquée lors du geste.

Quelle que soit la situation clinique dans laquelle se trouve votre enfant, l’intervention se déroule sous anesthésie générale, souvent complétée par une anesthésie loco‐régionale permettant de diminuer la douleur post‐opératoire.

On réalise alors deux incisions. L’incision inguinale est réalisée dans le pli abdominal inférieur puis la dissection est poursuivie jusqu’à l’aponévrose du muscle oblique externe qui est refendue. Le testicule est repéré ses éléments sont disséqués et il est replacé en position scrotale.

La libération complète du cordon peut nécessiter le traitement d’un canal péritonéo-vaginal persistant qui se présente comme un sac complet. Le traitement du canal péritonéo-vaginal est crucial dans le gain de longueur du pédicule permettant un abaissement sans tension tout en prévenant les récidives.

Une courte incision scrotale est nécessaire alors pour abaisser et fixer le testicule à sa place.

Dans le cas où le testicule est non palpable :

En cas de testicule non palpable, l’examen clinique est répété sous anesthésie générale. Si cet examen confirme l’absence de testicule dans la région inguinale, une coelioscopie est alors réalisée.

Une caméra est tout d’abord introduite au niveau de l’ombilic pour explorer la cavité abdominale. En fonction de la présence ou non d’un testicule, de son aspect et de la longueur des vaisseaux spermatiques, plusieurs traitements sont possibles.

Un arrêt brutal du déférent et des vaisseaux spermatiques en amont d’un canal inguinal fermé correspond à une absence de testicule. L’intervention s’arrête là.

En cas d’hypoplasie testiculaire en situation intra-abdominale, le reliquat est retiré de l’abdomen.

Si des vaisseaux spermatiques et un déférent sont visualisés et s’engagent dans un orifice inguinal ouvert ou fermé, une chirurgie complémentaire par voie inguinale est nécessaire dans le même temps pour retirer le reliquat testiculaire et traiter l’éventuel canal péritonéo-vaginal persistant.

Lorsque le testicule est visualisé en situation intra-abdominale, l’intervention dépend alors de l’appréciation de la longueur des vaisseaux spermatiques :

Si les vaisseaux spermatiques sont longs, une technique chirurgicale peut-être réalisée par voie inguinale ou laparoscopique en 1 temps.

Dans le cas contraire, un premier temps d’abaissement testiculaire est réalisé qui sera suivi d’un second temps 6 mois plus tard en moyenne.

Au cours de l’intervention le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption de l’acte opératoire.

Risques et complications

Comme pour toute chirurgie il existe des risques liés à l’anesthésie et aux médicaments utilisés lors de l’intervention. Ce sont des risques allergiques et toxiques, souvent imprévisibles mais exceptionnels. L’anesthésiste vous informera de ces risques et vous pourrez lui poser les questions que vous souhaitez.

Il existe des risques liés au geste opératoire :

Pendant l’intervention :

  • Échec d’abaissement : en cas d’insuffisance de longueur du cordon par voie inguinale, il est possible de fixer le testicule le plus bas possible avant une reprise chirurgicale 6 mois plus tard.
  • Section d’un élément du cordon allant vers le testicule (canal déférent, vaisseaux sanguins). Cela peut aboutir ultérieurement à un défaut de fonctionnement (fabrication et transport des spermatozoïdes, fonction hormonale à la puberté), et/ou développement du testicule. Ces complications sont très rares.

Après l’intervention :

  • Hématome scrotal
  • Récidive : d’autant plus fréquent que le testicule est situé haut.
  • Atrophie testiculaire : principalement en cas d’intervention en plusieurs temps ou de récidive
  • Rétraction scrotale : cet aspect se normalise habituellement en quelques mois par l’allongement progressif du pédicule spermatique
  • Infection du site opératoire ou de la cicatrice avec lâchage des sutures

Ces complications non exhaustives peuvent nécessiter une réintervention.

Suites post-opératoires

L’alimentation est reprise progressivement après le retour de la salle de réveil.

Un traitement antalgique est systématiquement prescrit et adapté à la douleur de l’enfant.

L’enfant sort habituellement dans la soirée (chirurgie ambulatoire) sauf en cas de pathologie nécessitant une surveillance prolongée.

Un pansement protecteur est positionné sur la/les cicatrices et sera laissé en place pendant plusieurs jours.

A la sortie de la clinique

Le traitement contre la douleur est poursuivi.

Les éléments suivants devront être surveillés à domicile : fièvre, douleurs, saignement, position et volume du testicule, apparition d’une hernie.

En cas d’anomalie, votre médecin chirurgien devra être contacté.

Aucun soin infirmier à domicile n’est habituellement nécessaire. Le pansement est changé chaque 48h et l’ablation des fils peut se faire au 7e  jour. Les cicatrices deviennent souvent peu visibles quelques mois après l’intervention.

Les bains sont contre-indiqués pendant 10 jours.

Une dispense d’école est prescrite pour 1 semaine et une dispense d’activité physique pendant 3 semaines (notamment les activités nécessitant un appui périnéal type trotteur, tricycle, vélo…). Les activités normales de l’enfant sont ensuite reprises progressivement.

Il est recommandé le port de sous-vêtements ajustés pendant une quinzaine de jours pour éviter tout inconfort lié à un frottement.

Votre enfant sera revu régulièrement après l’intervention par le chirurgien pour surveiller la croissance testiculaire jusqu’à la puberté.


hernie.png

Qu’est-ce qu’une hernie inguinale ?

La hernie inguinale du garçon est une anomalie congénitale présente depuis la naissance due à la persistance du canal péritonéo-vaginal. Elle diffère complétement de la hernie inguinale de l’adulte sur le plan physiologique et chirurgical. Contrairement à la hernie inguinale de l’adulte, elle n’est pas due à une faiblesse de la paroi musculaire et son traitement diffère complètement à celui de l’adulte.

Qu’est ce que le canal péritoneo-vaginal ?

C’est un canal qui est présent avant la naissance et qui fait communiquer l’abdomen ou cavité péritonéale, à l’enveloppe qui est située autour du testicule, appelée vaginale.

Ce canal « péritonéo-vaginal » accompagne le testicule durant  sa migration pendant tout le développement du foetus. Il arrive sous la peau, pénètre dans le pli inguinal, et suit le cordon spermatique qui arrive jusqu’au testicule. Chez un enfant qui est né à terme, ce canal est déjà fermé à la naissance.

Il arrive dans certains cas que ce canal reste ouvert après la naissance, permettant à une anse intestinale de glisser dans le canal, occasionnant ainsi une hernie inguinale.

Comment se fait le diagnostic d’une hernie inguinale ?

Votre chirurgien pédiatre examine la région inguinale de l’enfant. La hernie n’est pas toujours visible lors de l’examen clinique mais la description des parents confirme toujours le diagnostic.

Il s’agit d’une «tuméfaction ou masse» intermittente au niveau de l’aine et au-dessus du testicule qui «sort» quand il y a une augmentation de la pression dans la cavité abdominale, c’est-à dire quand l’enfant pleure, pousse, marche.

Cette «grosseur» correspond dans la grande majorité des cas au passage de l’intestin dans le canal péritonéo-vaginal. A la palpation on ressent une masse molle, on peut sentir des gargouillements qui traduisent l’air dans l’intestin hernié.

Le plus souvent, dès que l’enfant est au repos ou endormi, la hernie disparaît ou peut-être réduite par des manœuvres douces réalisées par le médecin. La hernie, peu ou pas douloureuse peut se voir plusieurs fois par jour.

Les risques d’une hernie inguinale

La principale complication et la plus redoutable est  l’étranglement de l’hernie inguinale, c’est à dire que l’intestin qui traverse le canal reste bloqué et ne revient pas à la cavité abdominale. Dans ce cas, l’intestin bloqué va entraîner une occlusion intestinale tout en comprimant les vaisseaux sanguins qui l’irriguent mais aussi ceux irriguant le testicule.

Ces deux évènements peuvent provoquer une nécrose intestinale et testiculaire. Cet étranglement se manifeste par une hernie extériorisée devenant douloureuse et qui ne rentre pas au repos.

Il faut alors consulter rapidement votre chirurgien pédiatre pour qu’il tente de réduire la hernie tout en la manipulant délicatement. Dans de rares cas, cette manipulation, même entre des mains expertes peut être impossible. Il faut alors opérer en urgence pour limiter le risque de lésions intestinales et testiculaires. Un étranglement herniaire avec occlusion et nécrose intestinale peut entrainer un risque vital.

Pourquoi cette intervention ?

A froid l’intervention a pour objectif de fermer le canal péritonéo-vaginal, afin d’éviter l’extériorisation de la hernie et donc le risque d’un étranglement herniaire.

Il faut donc opérer les enfants sans trop tarder après le diagnostic, dans un délai de quelques jours à quelques semaines, en fonction de la fréquence des extériorisations herniaires pour éviter un épisode d’étranglement qui peut être mortel.

Il n’y a pas d’âge minimum pour opérer une hernie inguinale. Le risque opératoire est faible chez un enfant né à terme. Chez le prématuré hospitalisé en néonatologie, il est souhaitable d’opérer la hernie juste avant la sortie à domicile. Dès que le diagnostic d’hernie est fait l’indication opératoire est posée.

Existe-t-il d’autres possibilités ?

Il existe une très faible possibilité de guérison spontanée de hernie observée dans les premiers mois de vie. Cependant, l’ensemble des chirurgiens pédiatres s’accorde pour recommander le traitement chirurgical quel que soit l’âge du diagnostic, notamment en raison du risque d’étranglement qui semble plus important que le risque lié à l’intervention particulièrement lors des premiers mois, car c’est précisément à cet âge que le risque d’un étranglement herniaire est maximum. Il ne faut pas attendre !

Cas particuliers : Lorsque l’enfant présente d’une pathologie rendant le risque opératoire et anesthésique très élevé (malformation cardiaque, hémophilie…), il peut être discuté d’attendre et d’espérer une guérison en surveillant bien l’enfant plutôt que d’opérer.

Le déroulement de l’intervention chirurgicale

Elle se déroule sous anesthésie générale, chez un enfant à jeun (6 heures minimum), souvent complétée par une anesthésie loco‐régionale permettant de diminuer la douleur post‐opératoire.

Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation avec l’anesthésiste est nécessaire et permet d’expliquer les modalités et les risques de l’anesthésie pratiquée lors du geste. Un bilan pré-opératoire est alors demandé.

Une incision est réalisée au niveau du pli inguinal en regard de la hernie.

Le canal péritonéo‐vaginal est repéré ensuite séparé des vaisseaux et du cordon spermatique allant vers le testicule, puis il est fermé par une ligature et sectionné.

Si la hernie inguinale est bilatérale, l’intervention est bilatérale dans le même temps anesthésique dans le but d’éviter une deuxième anesthésie.

Une technique par voie coelioscopique (une caméra et des instruments fins sont introduits à travers la paroi de l’abdomen) est pratiquée par certains chirurgiens, et peut être indiquée dans certaines formes de récidive.

Au cours de l’intervention le chirurgien peut se trouver en face d’une découverte ou d’un événement imprévu nécessitant des actes complémentaires ou différents de ceux initialement prévus, voire une interruption de l’acte opératoire. Dans certains cas lorsque l’intervention est réalisée dans le cadre de l’urgence (étranglement herniaire) on peut avoir recours à la résection de l’intestin si on le trouve nécrosé. Dans ce cas la durée d’hospitalisation augmente.

Risques et complications

Ces risques et complications sont très rares.

Il existe des risques liés à l’anesthésie et aux médicaments utilisés lors de l’intervention. Ce sont des risques allergiques et toxiques, souvent imprévisibles mais exceptionnels. L’anesthésiste vous informera de ces risques et vous pourrez lui poser les questions que vous souhaitez.

Il existe des risques liés au geste opératoire :

Pendant l’intervention :

Section d’un élément du cordon allant vers le testicule (canal déférent, vaisseaux sanguins). Cela peut aboutir ultérieurement à un défaut de fonctionnement (fabrication et transport des spermatozoïdes, fonction hormonale à la puberté) et/ou de développement du testicule.

Après l’intervention :

  • Œdème  scrotal : habituel, il disparait en quelques jours ou semaines.
  • Inflammation du cordon et hydrocèle (présence d’eau autour du testicule)
  • Infection du site opératoire ou de la cicatrice
  • Récidive de la hernie. Le risque de récidive est augmenté en cas d’intervention chez un enfant prématuré ou en cas d’intervention en urgence pour étranglement.
  • Testicule ascensionné (testicule « coincé » à la partie haute des bourses ou au-dessus)
  • Atrophie testiculaire (le testicule devient petit et/ou ne grandit pas)

Ces complications non exhaustives peuvent nécessiter une réintervention. Comme pour toutes les interventions, ces complications peuvent engager le pronostic vital, ce qui est exceptionnel dans le cas de cette maladie.

Suites post-opératoires

Un pansement protecteur est positionné sur la cicatrice inguinale et sera laissé en place pendant plusieurs jours.

L’alimentation est reprise progressivement après le retour de la salle de réveil.

Un traitement contre la douleur est prescrit. L’enfant sort de l’hôpital dans la soirée (chirurgie ambulatoire), sauf chez le petit nourrisson ou en cas de hernie compliquée où la surveillance est poursuivie habituellement jusqu’au lendemain.

A la sortie de la clinique

Le traitement contre la douleur est poursuivi.

Les éléments suivants devront être surveillés à domicile : fièvre, douleurs, saignement, réapparition de la hernie.

En cas d’anomalie, votre chirurgien doit être contacté.

Aucun soin infirmier à domicile n’est habituellement nécessaire. Le pansement est changé au 2ième jour retiré. Un contrôle de la cicatrice se fait après 7 jours. La cicatrice devient souvent peu visible quelques mois après l’intervention.

Les bains sont contre-indiqués pendant 10 jours mais les douches sont autorisées.

Les activités normales de l’enfant sont reprises rapidement, toutefois une dispense d’activité physique est prescrite pour une durée d’un mois et une éviction de collectivité/école est prescrite pour 48h.

Une consultation post-opératoire avec le chirurgien est organisée quelques semaines après la sortie.

Après une intervention pour hernie étranglée, le chirurgien contrôlera dans les années qui suivent que le testicule a bien récupéré et qu’il se développe correctement.


logo

La chirurgie pédiatrique prend en charge les enfants de la naissance à l'adolescence. Le corps de l'enfant est en croissance, sa prise en charge diffère complètement de celle de l'adulte notamment dans les pathologies orthopédiques et traumatologiques (déformations osseuses, fractures..), dans les pathologies viscérales (d'origine malformatives, infectieuses...), dans les pathologies urinaires (malformations des reins, trouble de la miction, infections urinaires). Votre chirurgien pédiatre a la compétence nécessaire pour prendre en charge votre enfant dans les meilleures conditions possible. L'enfant n'est pas un adulte en miniature. Nous sommes à votre disposition pour accueillir votre enfant dans un environnement chaleureux, doux et sûr.

Articles récents

Copyright © Cabinet de Chirurgie Pédiatrique - Dr. Skiredj Aya